Améliorer l’accueil et l’accompagnement des étudiants les plus fragiles
Depuis la crise sanitaire l’accompagnement social des étudiant est devenu essentiellement un accompagnement financier en urgence qui génère des conditions de travail dégradées : évaluations sociales parfois trop rapides faute de temps et lien parfois trop peu fréquent avec les étudiants, incivilités voire agressivité des étudiants lorsque l’aide financière n’est pas accordée systématiquement. Alors que des sujets tels que la sexualité consentie et protégée, la relation aux autres, la médiation avec les familles (les relations conflictuelles sont de plus en plus fréquentes et peuvent entraîner des répercussions dramatiques), et la prévention des addictions exigent un engagement renouvelé des services sociaux des Crous par des actions individuelles et collectives le temps à y consacrer est devenu marginal.
Une nouvelle approche de l’accompagnement ponctuel des étudiants rencontrant des difficultés sociales et financières devra être imaginée, en bonne articulation avec l’analyse des situations individuelles et les éventuels dispositifs de soutien déjà mis en place, afin de renforcer les missions des travailleurs sociaux en termes de possibilité d’accompagnement des étudiants, jeunes adultes souvent en mal de repères, et de soutien en particulier lors de leur première année d’études.
L’amélioration de l’accompagnement des étudiants les plus fragiles repose également sur une meilleure prise en compte des situations de handicap, visible et invisible, et sur le renforcement de l’approche inclusive de leur accueil et de leur vie au sein des Crous.
Pour compléter l’accompagnement des étudiants en première année, le réseau s’engage à la création, par labellisation ou construction, d’une résidence de la réussite par académie d’ici 2027, les étudiants primoaccédant à l’enseignement supérieur présentant des risques spécifiques d’intégration. Ces résidences étudiantes labellisées facilitent l’accès à l’enseignement supérieur. Dans une résidence de la réussite, des étudiants de première année (les tutorés) sont regroupés avec des étudiants plus expérimentés (les tuteurs). Les tuteurs s’engagent à fournir un minimum d’accompagnement mensuel pour aider leurs binômes à s’intégrer à l’université et à la vie en ville. Ce tutorat permet la construction de repères, de liens sociaux et d’un environnement propice à l’épanouissement universitaire.
Enfin, les étudiants internationaux représentent 38 % des étudiants accueillis en résidence Crous. Ils expriment des besoins d’accompagnement social et pédagogique spécifiques qui doivent être renforcés et s’intégrer dans une stratégie de prise en en charge des primo-arrivants dans l’enseignement supérieur français.
Les Crous travailleront à la signature de conventions locales d’accueil des free movers avec les établissements d’enseignement supérieur et participeront à tous les travaux conduits avec leurs partenaires (les services de l’État, en particulier, les rectorats, les établissements, les préfectures et autres opérateurs) visant à améliorer l’accompagnement de ces étudiants.
Développer une action résolue de prise en charge de la santé mentale en résidence
Face à la nécessaire prise en charge des problématiques de santé mentale touchant les étudiantes et les étudiants, le réseau a vocation à s’engager de manière résolue sur le champ de la prévention et du soin dans ses lieux de vie.
Les Crous s’engagent à la systématisation d’une convention partenariale avec les acteurs compétents en termes de santé (Service de Santé Étudiante des établissements, ARS, centres hospitaliers, etc.) pour la prise en charge thérapeutique et le déploiement d’une politique de prévention en résidence, tout en poursuivant l’utilisation des dispositifs de soutien psychologique en vigueur.